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Journée doctorale : "Faune et flore : un regard pluridisciplinaire"

Vendredi 12 mai 2023, salle Fustel, Palais universitaire

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Argumentaires des intervenants :

9h10 – 10h05 : M. Otto Schaefer, La grâce du végétal. Une théologie des plantes

En parlant de flore et de faune, les organisateurs de la journée doctorale soulignent la spontanéité du vivant multiple : des plantes et des animaux très divers peuplent la terre avant nous et avec nous. Les plantes en particulier reflètent la grâce divine : elles sont nos sages-femmes, nos nourrices, nos inspiratrices et nos consolatrices. Grâce à elles, nous avons pu venir au monde en tant qu'espèce. Toute notre nourriture est végétale, directement ou indirectement. Les plantes produisent l'oxygène que nous respirons et elles nous transmettent l'inspiration de leurs formes harmonieuses et de leur vie symbiotique. Enfin, dans un monde qui change de manière inquiétante, nous comptons sur leur résilience, leurs capacités à s'adapter. Don et charme, à bien des égards, les plantes sont à interpréter comme une manifestation de la grâce. Inversement, une théologie de la grâce se comprend mieux en passant par la considération des plantes.

10h10 – 11h05 : M. René Heyer, Signes de vie

Du savoir que nous récoltons dans la Bible sur la faune et la flore, que pouvons-nous faire ? Notons d’abord qu’il y a des formes tranquilles d’un tel savoir mais d’autres aussi, surprenantes ou encore inaperçues. La réception de ce savoir ne va pas de soi. En témoignent les mises en cause actuelles de la tradition biblique pour l’encouragement indu qu’elle aurait donné à la domination technique occidentale. Mais une lecture interne ne cesse d’ouvrir au travail de l’interprétation, en particulier lorsque sont confrontées l’une à l’autre conception de la vie et appréhension du vivant.

11h20 – 11h55 : M. Bertrand Rolin, Vie sauvage et espaces naturels dans le livre de Job – approche écopoétique de Jb 38–41

Au sein du livre de Job, la particularité du discours du Seigneur (Jb 38–41), point culminant du livre, tient notamment à la place accordée à une poésie de description de la vie naturelle. Les espaces sauvages qui apparaissent sont mis en valeur dans leur diversité et leur complexité. À la différence des récits qui le précédent, ce récit de création est mouvant. Il frémit, quand, comme d’un tableau, se détachent des figures mouvantes et animales, qui se mêlent à leur habitat et à la végétation environnante. Vie sauvage et espaces naturels sont en interaction continue.

11h55 – 12h30 : M. Jérôme Bord, Le lis des champs et l’oiseau du ciel : la nature comme symbole de l’existence dans les Discours de Kierkegaard

Sur les quatre-vingt-huit discours qui composent sa production édifiante, Søren Kierkegaard (1813-1855) en a consacré pas moins de treize au thème du lis des champs et de l’oiseau du ciel (Mat 6, 24-34) – sans compter les quelques pages qu’il lui réserve dans Jugez vous-mêmes ! (1850-1851). Si le philosophe danois s’est entendu dans son œuvre à analyser l’existence sous ses divers aspects (esthétique, éthique et religieux) par l’intermédiaire de plusieurs pseudonymes, ces discours, publiés de 1847 à 1849, proposent quant à eux une médiation par la nature. Kierkegaard s’y adresse à ceux qui se sont détournés du christianisme au profit du monde et qui, pour cette raison, vivent dans le souci du « lendemain » (de la pauvreté, de l’abondance, de l’insignifiance ou encore de la gloire). Dans ces discours, il les invite ainsi à considérer le lis et l’oiseau, ces « maîtres de l’Évangile » qui enseignent, par leur simplicité même, à se départir de l’angoisse (née de la comparaison) au profit d’une « insouciance », symbole de la foi et, par conséquent, de l’existence chrétienne. Cette communication aura dès lors pour but de montrer comment Kierkegaard fait usage de ces deux figures naturelles dans le cadre de l’élaboration d’une philosophie de l’existence qui fait front contre un monde, c’est-à-dire, une mondanité, qui tend à transformer toute immédiateté en réflexivité.